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Le long du Blavet

PLANTES ET NATURE

Compte rendu de la sortie du 27 Juillet 2019

Le long du Blavet au Pays de Baud

Pour la première fois nous quittons la côte des mégalithes et le Pays d’Auray pour le Pays de Baud. Nous sommes 16 à rejoindre sur les bords du Blavet, le lieu de rendez-vous où nous arrivons sur le coup de midi. Ce sera notre lieu de pique-nique avant d’entreprendre une randonnée riche en découvertes, le long du chemin de halage en direction de l’aval.
Nous sommes plus précisément sur la commune de Saint Barthélémy, au lieudit ‘Le Guern’. Pour ceux qui voudraient s’y rendre, l’itinéraire depuis Carnac est dans l’encadré ci-après.

INDICATIONS sur l’ITINÉRAIRE

Se rendre à Baud par Auray, Pluvigner et Camors (plus court) ou par Auray et Landevant (plus rapide).
Lorsque vous serez à la mairie de Baud, prendre la direction de Quistinic.
Au bout de 4 km environ, tourner à droite en direction de Saint-Barthélémy.
Puis à 1 km environ, tout de suite en bas de la descente, prendre à gauche au panneau « Le Guern » une petite route qui mène à une station de traitement des eaux. 200 m plus loin un chemin sur la gauche mène au Blavet. Vous êtes arrivés.

Avant même l’arrivée de la dernière voiture, certains sont déjà dans les frondaisons et s’exercent à la reconnaissance des plantes parfois toutes nouvelles pour nous. Puis, nous nous installons dans une clairière de la ripisylve à quelques mètres du fleuve, pour un déjeuner sur l’herbe convivial. Seuls le site et la douce chaleur de juillet rappellent l’oeuvre de Manet …

Après ce bien sympathique préambule, Monique et Michel qui ont repéré le terrain comme à l’habitude, nous entrainent dans une passionnante randonnée qui nous fera appréhender sous tous ses aspects, un tronçon du corridor biologique du Blavet. Le lit du fleuve, ses hydrophytes, limnophytes ou flottantes ; les berges, ses hélophytes et ses plantes de bord d’eaux, la ripisylve (du latin ripa, rive et sylva, forêt) et sa flore rivulaire.

Nous n’insisterons jamais assez, sur l’importance de ses zones ripariennes, qui assurent notamment dans les régions agricoles la pérennité de la faune et de la flore sauvages. Leurs forêts linéaires, leurs nombreux plans d’eaux et leurs prairies inondables plus ou moins soumises aux crues, sont autant de refuges pour la protection, l’alimentation, la reproduction et la circulation des espèces indigènes à travers le pays. Les ruisseaux, les rivières, les fleuves, sont avec les lacs et étangs de véritables voies de communication pour la faune et la flore hydrochore, entomochore et zoochore. Autrefois, le volet économique des voies d’eaux avait conduit l’État à créer de grands services publics dont le Génie rural, qui avec la Navigation et les Eaux et Forêts avait la charge de l’entretien et de la surveillance de ces zones vitales. Mais aujourd’hui, l’État confie de plus en plus cette charge aux collectivités locales. D’où l’importance pour tout citoyen de veiller localement au non-abandon de ces zones intimement liées aux cours d’eaux navigables ou non. Pour ces dernières, la propriété privée peut au demeurant compliquer les choses et elles devront être de plus en plus soumises aux directives des DIREN et autres institutions.

Enfin, les espèces exogènes invasives de plus en plus menaçantes, sont à prendre en compte.

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Mais, revenons à notre randonnée. Nous rejoignons avec avidité les berges du Blavet et commençons l’observation des plantes du jour en commençant par une reine …

Reine des prés [Fiilipendula ulmaria (L.) Maxim.] Rosaceae - Plante eurasiatique, herbacée, vivace, mellifère à tige rougeâtre et feuilles imparipennées. Commune en zones humides, le long des cours d’eaux, dans les prairies et friches humides. Absente de la zone méditerranéenne (et de la région de Carnac).
Cornouiller sauvage ou Cornouiller mâle (Cornus mas L.) Cornaceae – Cornouiller à écorce grise ou verdâtre et fleurs blanches, appelé parfois Cornouiller femelle. Le Cornouiller mâle a des rameaux rougeâtres et une floraison jaune en hiver. Feuilles aux nervures bien visibles.
Laîche paniculée (Carex paniculata L. ssp. lusitanica) Cyperaceae – En français on utilise plus souvent le nom scientifique Carex que le nom vernaculaire Laîche. Ce carex est très commun parmi la centaine de Carex présents dans la flore de France. Il est reconnaissable à sa fructification en panicule lâche. C’est un de ces grands carex qui forment, à la longue un touradon, sorte de grosse motte de débris végétaux, phénomène couarnt dans les zones marécageuses ou les rives peu profondes.

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Laîche ‘faux-souchet’ (Carex pseudocyperus L.) Cyperaceae – Beau carex dont les inflorescences en racèmes d’épis sont caractéristiques.
Lysimaque commune ou Grande Lysimaque (Lysimachia vulgaris L.) Primulaceae – Herbacée vivace barochore et hydrochore des lieux humides. Plante héliophile aux feuilles opposées ou verticillées par 2, 3 ou 4.

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Torilis du Japon [Torilis japonica (Houtt.) DC] Apiaceae - pas de photo Apiaceae européenne (Du Caucase à l’Atlantique), commune en Bretagne intérieure. Absente près du littoral du
Morbihan. 50 -100 cm Ombelles à 5/12 rayons scabres (rudes au toucher). Flaurs blanches. Feuilles bipennatiséquées.
Hydrocotyle fausse-renoncule (Hydrocotyle ranunculoides L.f.) Araliaceae invasive Plante exogène d’origine américaine introduite beaucoup de pays. Classée plante exotique envahissante par les instances européennes. A croissance extrêmement rapide sa biomasse est capable de recouvrir un pla d’eau en un temps record. Plante de milieu lentique (eaux dormantes ou à courant lent) elle est consommée par les ragondins et les vaches, mais peut être dangereuses dans les sites pollués, en raison de ses facultés à accumuler les métaux lourds ou métalloïdes toxiques et écotoxiques. Plante amphibie, vivace, glabre, stolonifère, rampante ou flottante. De la famille du lierr, ses fleurs, petites en ombelles de quelques rayons produisent des graines rares et peu fertiles. Multiplication végétative dominante.

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Epiaire des marais (Stachys palustris L.) Lamiaceae – Epiaire commune des rives et des zones humides. Absente chez nous. Feuilles pointues et légèrement dentées.
Salicaire (Lythrum salicaria L.) Lythraceae – Très commune sur zones humides.
Scrophulaire aquatique (Scrophularia auriculata L.) Scrophulariaceae – Une épargnée de la famille très proche de la scrophulaire scorodoine.

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Lycope d'Europe (Lycopus europeus L.) Lamiaceae – Plantes desfossés et berges. Très commune.
Lagarosiphon élevé [Lagarosiphon major (Ridl.) Moss.] Hydrocharitaceae - Anciennement Elodea crispa. Plante aquatique originaire du sud de l’Afrique. En pleine expansion dans le monde. Souvent invasive (Nlle zélande, USA …). Présente et surveillée dans 5 départements français.
Mimule tachetée [Erythrante guttata (Fischer ex DC) GL Nesom] Phrymaceae (anc.Scrophulariaceae) – (Anciennement Mimulus guttatus DC) Vivace rampante à racines adventices – Rare et absente du littoral. Recherche la proximité de l’eau. (Plante des berges) – Antidépresseur en phytothérapie. Calme les angoisses et les peurs.

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Véronique à écusson (Veronica scutellata L.) Plantaginaceae – Véronique vivace des marais tourbeux. Feuilles sessiles, opposées, lancéolées àpeine dentées. Fleurs blanches ou mauve pâle. Plante pauciflore (fleurs peu nombreuses).
Menthe à feuilles rondes (Mentha suaveolens Ehrh.) Lamiaceae – Espèce de menthe stolonifère, très parfumée appelée aussi Menthe odorante. Inflorescence en épis terminaux et latéraux. Feuilles suborbiculaires, sessiles gaufrées.
Menthe des champs (Mentha arvensis L.) Lamiaceae – Menthe rhizomateuse aux fleurs rosées ou bleutées seulement axillaires, verticillées, en glomérules.

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Angélique sylvestre ou Angélique des bois (Angelica sylvestris L.) Apiaceae – Grande Apiacée eurasiatique aux tiges violacées, striées, creuses, aux feuilles composées bipennées. Grandes ombelles de 15 à 30 ombellules ou plus. Fleurs blanches ou rosées. Plante de mi-ombre. Associée à la magie blanche, on lui attribue de multiples vertus.
Silène ‘Compagnon rouge’ [Silene dioica (L.) Clairv.] - Caryophyllaceae – Silène très commun hors du littoral.
Valériane officinale (Valeriana officinalis L.) Caprifoliaceae / Valerianaceae – Dessin (Ressource éducative libre) Appelée aussi Herbe aux chats c’est une plante vivace aux vertus sédatives et anxiolytiques. Médicinale cultivée en Europe. Assez commune en Eurasie mais absente en Méditerranée, elle affectionne les berges des plans d’eaux et les terrains humides riches en humus.

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Baldingère (Phalaris arundinacea L.) Poaceae – Une Poacée très commune le long des cours d’eau et des étangs. Faux roseau un peu, plus bas que les Phramites. Parfois cultivée comme plante fourragère et comme ornementale. Rhyzomateuse elle est considérée plante envahissante dans certains pays.
Eupatoire chanvrine (Eupatorium cannabinum L.) Asteraceae – Une des plantes très communes des zones humides et des fossés. Elle est souvent une composante de la flore des mégaphorbiaies (friches résultant d’une évolution de la prairie humide et couverte de hautes plantes non graminoïdes)
Balsamine de l’Himalaya (Impatiens glandulifera, Royle) Balsaminaceae – Grande balsamine pionnière, annuelle, introduite et considérée comme envahissante. Proche de la petite balsamine de Balfour de même origine asiatique. Ces 2 espèces herbacées sont parfois cultivées comme annuelles ornementales.

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Millepertuis à 4 ailes ou Millepertuis ailé (Hypericum tetrapterum fr.) Hypericaceae – Lieux humides, Eurasie et AFN. Proche du Millepertuis commun mais tige ailée de section carrée. 24 Grande Glycérie ou Glycérie aquatique [Glyceria maxima (Hartm.) Holmb.] Poaceae – Grande graminée de l’aire boréale tempérée. Présente dans la moitié nord de la France. Absente du sud Morbihan. 25 Pulicaire dysenthérique [Pulicaria dysenterica (L.) Bernh.] Asteraceae – Plante très commune des prairies humides, des marécages et des fossés. Tès belles fleurs jaunes en capitules régulières. Feuilles alternes blanchâtres, pubescentes et embrassantes.

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Myosotis des marais (Myosotis scorpioides L.) Boraginaceae – Myosotis semi-aquatique, hémicryptophyte des zones inondables poussant parfois dans l’eau peu profonde des marais et étangs.
Plantain d'eau (Alisma plantago-aquatica L.) Alismataceae – Hélophyte commune des eaux douces peu profondes et des fossés inondables.

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Scutellaire à casque (Scutellaria galericulata L.) Lamiaceae - Vivace circumboréale 10-50 cm. Plante des marais et lisières de marais. Médicinale des amérindiens elle figure dans la pharmacopée de divers pays. Fleurs bleues disposées à l’aiselle des feuilles.
Renouée poivre d’eau (Polygonum hydropiper L.) Polygonaceae - Plante des milieux humides et semi-immergés. Son nom vient du goût poivré de son feuillage. Plante hydrochore. Elle possède quelques propriétés médicinales anti-hyperglycémique et est actuellement l’objet de recherches concernant l’anti-vieillissement. Utilisée au Japon comme condiment.

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Nénuphar jaune [Nuphar lutea (L.) Smith.] Nympheaceae – L’un des deux seuls nénuphars sauvages d’Europe, avec le nénuphar blanc. Plante hydrophyte enracinée des eaux calmes. Ses fleurs ont par la particularité de ne pas s’épanouir complètement.
Potentille des marais ou Comaret (Comarum palustre L.) Rosaceae Lrma - Herbacée vivace des marais tourbeux. Tiges rondes plutôt grimpantes. Feuilles palmées et fleurs rouge foncé dont les sépales sont plus longs que les pétales.
Circée de Paris ou Herbe aux sorcières (Circæa lutetiana L.) Onagraceae – Malgré ses noms cette plante n’est pas particulièrement toxique. On la trouve en Europe de la Méditérranée à la Suède, en Amérique du nord et en Asie occidentale dans les endroits frais et humides. Présente mais peu commune à Carnac.

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Stellaire des sources ou Stellaire alsine (Stellaria alsine, Grimm) Caryophyllaceae PC – En marais et terrains siliceux, petite plante aux tiges quadrangulaire grêle. Répartition : zones tempérées boréales.
Fléole des prés (Phleum pratense L.) Poaceae – Belle graminée vivace, à souche gazonnante 20 à 80 cm.
Mauve musquée (Malva moschata L.) Malvaceae – Mauve parfumée assez commune que l’on trouve ça et là dans les prés et les friches. Feuillage finement découpé. Habitat circumboréal.

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Achillée sternutatoire (Achillea ptarmica L.) Asteraceae – Achillée d’Europe du nord et moyenne. Plante vivace à racines rampantes. Espèce absente autour de Carnac.
Houblon (Humulus lupulus L.) Cannabaceae – Liane vivace, dioique, européenne de 4 à 7m (Jusqu’à 10 m en culture). Les frutescences des plantes femelles appelées cônes, sont utilisés pour aromatiser la bière depuis le 12èm siècle. Le houblon a permis de passer de la Cervoise à la bière. Par ailleurs, plante médicinale sédative et
Linaire à fleurs striées ou Linaire rampante (Linaria repens [(L.) Mill.] Scrophulariaceae/Plantaginaceae - Linaire acidophile qui abonde en Auvergne. Assez commune en Bretagne. Fleurs lilas pâle, veinées de violet et tachées d’orange sur la lèvre inférieure blanche.

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Prêles

Les prêles sont des plantes sans fleurs ni graines. Ce sont des cryptogames vasculaires à rhizomes souterrains. Elles sont rangées dans la division des Ptéridophytes qui comprend 4 sous-divisions : Les équisétophytes (ou prêles), les filicophytes (ou fougères), les lycopodiophytes (les lycopodes) et les psylophytes (les psylotums). Les psylotums sont des plantes tropicales rares, il n’en existe que 3 espèces dans le monde. Les Lycopodes sont tropicaux ou subtropicaux, rares en climat tempéré.

Les prêles sont des plantes archaïques, apparues sur terre au Dévonien et qui ont connu une grande diversité d’espèces au Carbonifère (360 à 300 millions d’années avant notre ére) dont des espèces géantes et ligneuses de plus de 40 m de hauteur. Il ne reste plus aujourd’hui que des espèces herbacées toutes rangées dans le seul genre Equisetum, réparti sur tous les continents sauf Australie et Nouvelle Zélande.

Aujourd’hui nous avons rencontré deux espèces de prêles.

Presle des champs (Equisetum arvense L.) Equisetaceae – La plus commune des prêles. Plante de taille moyenne. Chez les prêles, le rhizome produit des tiges fertiles qui portent les spores et des tiges stériles différentes portant des verticilles rêches qu’on appelle microphylles. Le mode de reproduction sexué des prêles est comparable à celui des fougères.

Prêle fluviatile (Equisetum fluviatile L.) Equisetaceae - Grande prêle à tiges toutes chlorophylliennes, d'un bon diamètre et très compressibles (grande lacune centrale atteignant 4/5èmes du diamètre). Gaines à dents étroites et sombres. Plante des milieux inondés.
Frêne à folioles étroites (Cf. Fraxinus angustifolia, Vahl.) Oleaceae – Il semble que nous ayons rencontré sur la berge un frêne à feuilles ou folioles étroites. Il me semble difficile d’affirmer qu’il s’agit d’une des sous-espèces de ces frênes du sud de l’Europe et du moyen orient. Plusieurs sous-espèces sont en limite nord de leur habitat et les nombreux cultivars plantés dans les illes françaises rendent la détermination d’un sujet assez aléatoire.

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Enfin, au cours de notre promenade au bord du Blavet et grâce à la présence parmi nous de Jean-Roger Wattez, nous n’avons pas manqué de nous pencher sur quelques ravissantes espèces de mousses épiphytes ou saxatiles accrochées aux roches des falaises de la rive concave du méandre.

Parmi celles-ci, si mes notes sont exactes … nous aurions observé :

Dicranum scoparium, Hylocomium splendens, Bartramia pomiformis, Thuidium sp., Polytrichum formosum.

Nous ne pouvions pas quitter ce site exceptionnel sans emprunter la passerelle du petit barrage de régulation où nous pouvions constater un bon débit estival du fleuve. Sur la rive gauche une écluse permet la navigation de plaisance. Elle fut aux siècles au service d’un vecteur du commerce régional non négligeable. Enfin, sur la rive droite une belle échelle à saumon fut pour certains une découverte.

Le retour à Carnac s’effectua sans encombre. Cette sortie je l’espère, sera pour tous les participants un bon souvenir. Merci à Monique et Michel à initiateurs de cette excursion.


Date de création : 08/09/2019 @ 07:55
Catégorie : Actualités - Plantes et Nature

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