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Keravéon

PLANTES ET NATURE

Compte rendu de la sortie du 18 Novembre

‘Randonnée des arbres’ dans le Parc du château de Kéravéon en Erdeven

Notre tardive et dernière randonnée de l’année nous aura conduits encore une fois au parc du château de Keravéon. Nous n’étions qu’une demi-douzaine de fidèles, à parcourir le circuit botanique de ce petit arboretum. sous le soleil d’un automne déjà avancé. L’absence de vent et la douceur relative nous aura permis d’apprécier pleinement le calme, la sérénité et la beauté des lieux. Cette promenade était une nouvelle occasion d’admirer les couleurs des frondaisons finissantes et de collecter un véritable herbier dendrologique d’une quarantaine d’essences indigènes ou exotiques à travers les feuilles les plus colorées.

La promenade d’aujourd’hui étant sensiblement identique à celle effectuée en 2019, son compte rendu sera aussi le même après un petit époussetage. Il faut simplement savoir que la date tardive de cette visite a fait qu’un certain nombre d’arbres ou d’arbrisseaux ont été laissés de côté sur le terrain, par l’absence de feuilles ou par oubli. Vous aurez ainsi la chance de le recevoir un peu plus tôt qu’à l’ordinaire…

XXXXXX

Nous avons effectué ce jour, un circuit pédagogique balisé que nous avions déjà parcouru en octobre 2013, 2015, 2016, 2017 et 2018. Le domaine de Kéravéon a une histoire qui remonte au XIVème siècle mais les édifices actuels, récemment rénovés, datent pour la plupart d’une reconstruction avec extension, réalisée entre 1811 et 1845. (cf. le site internet : www.patrimoine.region-bretagne.fr/ kéraveon).

Longtemps abandonné, le château et ses communs ont été restaurés ces dernières années, à la suite de l'acquisition du domaine par le Conseil Général du Morbihan, puis confiés en gestion au Comité départemental du Tourisme et à la d'Erdeven. Grâce à un plan d'investissement privé et le choix d’un gestionnaire, le château abrite aujourd'hui un hôtel de bon standing et des gites de vacances qui ont été aménagés dans les anciennes écuries. Le parc de 20 hectares est ouvert au public toute l'année, offrant aux promeneurs et aux familles, vestiges historiques, aires de jeux, parcours de santé, pelouses rustiques, bois et étang.

Nous parcourrons la quasi-totalité du circuit, pour s’arrêter devant les bornes d’information très bien conçues, plantées au pied des arbres les plus beaux, les plus rares, ou les plus représentatifs du patrimoine végétal de la région. Qu’ils soient natifs, naturalisés ou introduits, ils font partie des paysages bretons, de la campagne ou de la côte, des fermes ou des châteaux.

Cinquante essences différentes, c'est bien mais le site mériterait que la politique de plantation se poursuive. Nous pourrions proposer cinquante autres espèces, pour faire du parc de Kéravéon un véritable arboretum.
 

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Notre parcours – Nota bene : l’arbre n° 42 est un pin de Monterey et non un pin maritime. La borne est erronée.


Au cours de cette randonnée, nous nous sommes efforcés de mettre l’accent sur les détails caractéristiques de chacune des espèces observées. Dans les pages qui suivent, je vous en rappelle quelques uns, en essayant de les illustrer quand cela est possible. Commençons par les aulnes.

Les Aulnes appartiennent à la famille du Bouleau, les Betulaceae (0)
Deux espèces ont les mêmes fruits (strobiles femelles et chatons mâles), qui restent plus d’un an sur l’arbre, ce qui facilite l’identification du genre Alnus. Mais ils différent par leurs feuilles (photos ci-dessous).
L’Aulne glutineux ou aulne commun (Alnus glutinosa) est indigène. Il est omniprésent le long des cours d’eau et des étangs.
L’Aulne de Corse (Alnus cordata) plus méridional a des feuilles en coeur  comme son nom scientifique le rappelle et résiste beaucoup mieux à la sécheresse. Pour cette raison il est utilisé en ville, pour les alignements.

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Le Hêtre ou Fayard (Fagus sylvatica) forme avec le Chêne et le Châtaignier, le trio des bois nobles les plus appréciés sous nos climats tempérés. Ils appartiennent tous les trois à la famille des Fagaceae. C’est un arbre de sylviculture, de futaie et de montagne, adapté au climat frais et humide. Son bois dur et à grain fin est essentiellement destiné à l’ameublement. Ses fruits, les faines, sont comestibles mais nourrissent surtout les cochons et les sangliers. L’arbre est reconnaissable à son tronc souvent droit, à écorce grise et lisse. Ses feuilles simples, nervurées en arête de poisson, portent de fines soies à leur périphérie. Les bourgeons du hêtre sont en forme de fuseau (photo 3 & 4). Le feuillage du Hêtre est marcescent c’est-à-dire qu’en hiver, il reste longtemps sur l’arbre avant de tomber au sol. Le Hêtre pleureur (variété pendula) est recherché par les paysagistes pour son élégance que son feuillage soit vert ou pourpre.

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Le Frêne commun ou Frêne élevé (Fraxinus excelsior) de la famille des Oleaceae, est une espèce indigène qui affectionne les milieux humides à très humides (marécageux). Elle donne un bois clair, semi-dur, facile à cintrer et de qualité. C’est aussi un bon bois de feu qui craque quelque peu dans la cheminée.
Le Frêne est reconnaissable à ses feuilles composées imparipennées et à ses bourgeons noirs, visibles en toutes les saisons (photos 5 & 6). L’espèce est pionnière en se multipliant allègrement par semis spontané.
Il existe de nombreuses autres espèces de frêne, d’origine américaine et d’origine horticole.

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Le Robinier faux-acacia (Robinia pseudoacacia), originaire de l’Est des Etats Unis (région des Appalaches) est de la famille des Fabaceae (famille de la Fève).

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Il est reconnaissable à ses feuilles composées imparipennées dont les folioles sont ovales (Photo 7) et à son écorce aux crevasses profondes (Photo 8). Il se multiplie par semis spontané et devient parfois envahissant au point d’être classé invasif dans certaines pays. Bois dur et cassant. On en fait des piquets dont les pointes passées au feu ne pourrissent pas en terre. Il brûle mal. Deux Robiniers plantés par le botaniste Jean Robin en 1601, sont censés être les plus vieux arbres de Paris. Ils se trouvent dans le 5eme arrondissement, au fond du square Viviani (quai de Montebello, en face de Notre Dame) et près de l’entrée de la ménagerie du Jardin des Plantes.

Conifères

Dans la région de Carnac, deux Pins sont dominants.

Pin maritime ou Pin des Landes (Pinus pinaster Aiton) Pinaceae - Originaire du bassin méditerranéen occidental il est classé invasif dans l’hémisphère sud. (Australie, Afrique du sud, Argentine …) Essence introduite en France au début du XVIIIème siècle pour l’exploitation (Photo 10) de sa résine et de son bois. Introduit en Bretagne sous le second empire alors qu’il était encore considéré gélif plus au nord. On le trouve aujourd’hui jusqu’au littoral des Hauts de France. C’est un pin à 2 aiguilles, grandes (15/20 cm) et gros cône (10/15 cm). Ce pin calcifuge, élancé et au tronc rarement droit perd ses branches basses naturellement au fur et à mesure de sa croissance. Barochore et zoochore il se naturalise rapidement et sa régénération naturelle est importante au point de porter préjudice au peuplement de chênes comme en Bretagne. Préfère les terrains secs siliceux et les étés chauds mais supporte bien les zones inondées l’hiver. Peu longévif, il ne vit pas plus de 120 ans mais est productif à 25 ans.

Le Pin insignis ou Pin de Monterey (Pinus radiata) d’origine californienne, a des aiguilles plus courtes, plus fines et groupées par 3. Son tronc est trapu (Photo 9). Ses cônes sont moins gros et viennent sur le bois autour d’un noeud. Le sujet 42 de Kéravéon est mal étiqueté ; c’est un pin de Montherey, au demeurant sujet remarquable d’environ 35 m de hauteur, et non un pin maritime.
Le Pin maritime est une espèce introduite en France depuis plus de 200 ans lors de la plantation de la forêt landaise. Il ne résiste pas au gel en dessous de -15° C, surtout quand il est jeune. Le Pin insignis est encore moins rustique et ne peut pas être planté loin des côtes (on le donne résistant à -9°C).

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Nota : Plus rarement on peut rencontrer en Bretagne intérieure le Pin sylvestre originaire de l’Europe du Nord, aux branches maîtresses et au tronc teinté de rouge oranger, aux aiguilles courtes, vert-bleutées et groupées par 2.


On y rencontre aussi le Pin noir (Pinus nigra), originaire de différentes zones de l’Europe centrale et méridionale mais c’est ici une espèce commercialisée par les horticulteurs, surtout présente dans les jardins et dans les parcs publics. Cependant, la sous-espèce corse Pinus nigra var. corsicana (J.W. Loudon) Hyl., appelée aussi Pin Laricio et spécifique de la Corse, est employée en reboisement et appréciée en ornement pour son port somptueux à tronc droit, utilisé par le passé pour les mâts de navires.

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Nous nous sommes peu attardés devant un cèdre. Originaire d’Afrique du Nord, le Cèdre de l’Atlas (Cedrus atlantica) dans sa forme verte ou bleue, est très proche du cèdre du Liban, qui n’en diffère que par un port plus étalé. On reconnait un cèdre à ses aiguilles très courtes réunies en bouquets le long des branches (Photo12).

Le Cyprès de Lambert (Cupressus macrocarpa Hart.var. Lambertiana Mast.), indissociable des paysages de la côte bretonne et des îles du ponant, est un arbre endémique de la côte de Californie (Photo 13), où il n’en reste que deux bosquets très protégés près de Montherey, le long du Pacifique. C’est une zone baignée toute l’année par les brouillards provoqués par la rencontre des eaux froides du courant de Humblodt et la chaleur extrême de l’ouest américain. L’U.I.C.N. (Union Intern.ale pour la Conservation de la Nature) l’a inscrit sur la liste rouge des espèces menacées.
Heureusement, il fut cultivé depuis le début du XIXème siècle en Grande Bretagne puis plus tard dans quelques pays au climat humide et aux étés frais, particulièrement en Nouvelle Zélande et dans l’Orégon (chez nous depuis 1846). Il ne supporte pas les grands froids (-15°C) pas plus que les étés trop chauds.
Le climat breton est parfaitement adapté à cet arbre qui atteint des dimensions supérieures à celles que l’on constate dans son pays d’origine où il ne dépasse pas 25m. Un spécimen de 4 mètres de diamètre (13 m de circonférence) est visible à Plestin-les-Grêves (Côtes d’Armor). Il peut atteindre 40 m de hauteur.
Ne pensez-vous pas que cet arbre majestueux mérite, par son histoire, que les bretons pérennisent sa présence sur la côte et le respecte comme étant un témoignage des grandes expéditions du XIXème siècle ? Ceci serait d’autant plus juste qu’il est menacé par le cyprès de Leyland (X Cupressocyparis leylandii ), cyprès hybride de Cupressus macrocarpa et de Xanthocyparis nootkatensis, à croissance très rapide que les horticulteurs vendent en grand nombre pour la confection de haies mais dont la silhouette (de l’arbre adulte) est bien loin d’avoir l’élégance du Cyprès de Lambert (Photo 14).

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Le seigneur de Keravéon : Cyprès de Lambert ou de Montherey (Cupressus macrocarpa var. Lambertiana).

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Restons dans les Gymnospermes (conifères) avec le Sapin. Dans le langage courant, ce terme englobe plusieurs genres indigènes de l’Europe occidentale et d’ailleurs.

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La présence des sapins en Bretagne provient surtout de la sylviculture et parfois de l’ornement.

Nous rencontrons peu après notre arrivée (emplacement 6 sur le plan), le Sapin commun ou Sapin blanc ou Sapin pectiné (Abies alba), une essence indigène (Photo 15) très commune dans les forêts du nord-est où elle cohabite avec l’Epicéa (Picea abies) présent aussi à Kéravéon. Une essence forestière de reboisement peut aussi être rencontrée, c’est le Sapin de Douglas (Pseudotsuga menziesei) originaire d’Amérique du Nord.
Beaucoup plus tard, nous avons observé trois ou quatre sujets d’un curieux conifère à aiguilles, qui était entrain de prendre des couleurs d’automne comme le fait le mélèze en montagne.
Il s’agit du Cyprès chauve de la Louisiane (Taxodium distychum) de la famille des Taxodiaceae (Photo 16). Il est effectivement chauve en hiver. Il est originaire des bayous de Louisiane, ce qui le destine naturellement à des terrains marécageux où il se complait. Il aime la chaleur mais supporte bien le gel. De splendides sujets en témoignent au jardin botanique de Strasbourg. Tout compte fait, il s’adapte un peu à tout, pourvu que l’eau ne soit pas loin. Autre particularité, ses racines ont besoin de l’oxygène de l’air et il développe des pneumatophores, racines en forme de genou, qui sortent du sol autour de sa souche, dès qu’il est planté au bord d’un plan d’eau. Enfin, à l’automne, comme le Mélèze d’Europe (Larix decidua) son feuillage est caduc. Ses fines aiguilles prennent des couleurs flamboyantes avant de tomber et de renaître au printemps en une frondaison verte tout aussi lumineuse.

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Nous nous attarderons ensuite devant deux géants américains, encore jeunes adolescents à Kéravéon. Le Séquoia ‘Red wood’ ou Séquoia vrai (Sequoia sempervirens). C’est un géant de la chaîne côtière pacifique de Californie et de la Colombie britannique. C’est un des arbres les plus hauts du monde avec 114m pour un sujet de la chaussée des géants à l’extrême nord de la Californie. Son feuillage ressemble à celui du cyprès chauve mais il est persistant (Photo 17). Son écorce très épaisse à la consistance de l’amadou et lui vaut son nom local de ‘boxing tree’, pouvant servir de punching-ball. Son habitat naturel est celui des brouillards quasi quotidiens de la côte pacifique.

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Le Séquoia géant (Sequoiadendron giganteum) est un hôte de la Sierra Nevada qui s’étend du nord au sud de la Californie. Il préfère le climat continental des Rocheuses occidentales, supportant les hautes températures estivales et le froid glacial de l’hiver. Son tronc massif en fait l’arbre le plus imposant du monde. Dans le ‘Sequoia National Park’ (Californie), le spécimen le plus grand mesure 83 m, la circonférence de son tronc est de 30 m. Abattu, il produirait 1.400 m3 de bois d’oeuvre. Contrairement au ‘Red wood’, ses feuilles sont imbriquées (Photo 18)
Cela dit, les Séquoias n’atteignent pas et de loin, des tailles comparables en Europe. Recherchés par les paysagistes, Ils sont cependant présents dans la plupart des parcs et grands jardins publics. Souvent victimes de la foudre, certains gestionnaires de parcs les protègent par un paratonnerre.

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Hêtres, Charmes, Ormes et Tilleuls

Les 4 arbres qui suivent ne sont pas faciles à identifier par le commun des mortels, en raison de la ressemblance apparente de leurs feuillages caducs.
On peut pourtant distinguer assez facilement ces 4 genres, qui furent longtemps en France avec le chêne, les piliers de la forêt feuillue et des campagnes françaises de climat tempéré.
¤ J’ai décrit les caractéristiques du Hêtre (Fagus sylvatica) ci-dessus page 2. Il est facile à reconnaître, grâce aux détails de ses feuilles et de ses bourgeons fuselés. (Photos 3, 4 et 19).

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¤ L’Orme (Ulmus minor) est un arbre à bois très dur qui fut beaucoup utilisé à multiples usages, de la traverse de chemin de fer, à la charronnerie et au mobilier, jusqu’à ce qu’il soit victime de la graphiose (1) qui a rapidement décimé l’espèce. À tel point que les ormes adultes sont devenus rares en France. Cependant, les souches rejettent abondamment dans les haies et les zones quelque peu humides. L’orme est reconnaissable à ses feuilles, quasiment semblables à celles de charme mais dont la denture est plus régulière et son limbe plus ou moins dissymétrique (Photo 20). De nouveaux cultivars d’ormes sont apparus sur le marché, qui prétendent être résistants à la graphiose, l’avenir le dira.

¤ Le Charme (Carpinus betulus) est reconnaissable à son tronc cannelé, aux crevasses larges, sinueuses, à son écorce grise irrégulière et surtout à ses feuilles simples à double denture (Photo 21). On remarquera que les dents qui bordent la feuille sont de 2 types, petites et grandes dents. L’hiver, le feuillage du charme est marcescent. Son bois est dur, dense, excellent bois de chauffage utilisé aussi pour les jouets, les outils, étals de boucher, papier etc. Très utilisé également en charmille par les paysagistes. Ses fruits sont des samares (comme chez les érables). Il ne vit guère plus de 100 ans. Il a joué un rôle important dans le passé car c’est une essence d’ombre et mi-ombre qui formait des taillis sous les futaies de chêne et de hêtre. C'est-à-dire qu’il était recépé (tous les 10 à 15 ans) pour faire du bois de feu et se maintenait ainsi en ‘taillis-sous-futaie’.

¤ Le Tilleul commun (Tilia cordata) de la famille des Malvaceae, est un bel arbre dont le genre Tilia comporte plusieurs espèces communes en France. Tilia cordata est un tilleul indigène, celui qu’on a toujours trouvé çà et là en forêt et qui est parfois planté dans les parcs pour sa stature et le parfum de ses fleurs. Près des villes, d’autres espèces sont préférées en alignement, telles que le tilleul argenté (Tilia tomentosa), le tilleul pâle (T. pallida), le tilleul à grandes feuilles dit ‘de Hollande’ (T. platyphyllos), le tilleul de Crimée (Tilia X euchlora) ou le beau tilleul d’Henry (T. henryana) originaire de Chine orientale. Notre tilleul commun (Photo 22) se reconnait à ses feuilles cordées et son fruit ailé, bien connu des amateurs de tisanes. Par ailleurs, sa silhouette est reconnaissable par ses branches maitresses qui se développent suivant des fourches fermées assez caractéristiques du genre. Des hybridations sont possibles.

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Les chênes

S’il est un arbre emblématique de la Bretagne, c’est bien le chêne. Nous nous arrêterons d’abord devant le Chêne pédonculé (Quercus robur L. - Syn.= Quercus pedunculata Ehrhar) Il est le plus présent dans le massif armoricain (Photo 23) . On le distingue des autres chênes européens par le pédoncule de plusieurs centimètres qui porte le gland (Photo 23). Comme de nombreuses espèces de l’ancien monde et du genre Quercus, ses feuilles sont lobées-auriculées (en forme d’oreille).

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On rencontre aussi dans les forêts bretonnes le Chêne rouvre (Quercus petraea), une espèce proche de la précédente mais dont les glands sont sessiles (sans pédoncule), il est présent à Kéravéon.
En revanche, le Chêne vert (Quercus ilex), espèce méditerranéenne, est à feuillage persistant, omniprésent en Bretagne, naturalisé depuis longtemps sur le littoral atlantique et planté abondemment en France pour sa rusticité révélée depuis quelques décades (Photo 24). Son feuillage variable, rappelle celui du houx, d’où son nom scientifique d’ilex, nom latin du houx.
Plus loin, nous admirerons deux très beaux chênes d’origine américaine : le Chêne rouge d’Amérique (Quercus rubra) et le Chêne des marais (Quercus palustris) introduits en Europe au 18ème siècle, respectivement en 1724 et 1770. Tous les deux (Photos 25 & 26) sont originaires de l’est des Etats Unis et du sud-est du Canada.

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Nota : Attention les feuilles du Chêne rouge sont deux fois plus grandes que celles du chêne des marais. La première est pennatifide, la seconde est plutôt pennatipartitée (i.e. que la feuille est plus profondément incisée).

Plantés depuis longtemps dans les parcs, ils bénéficient aujourd’hui d’un grand engouement en raison de leurs nombreuses qualités. Contrairement aux chênes européens, leur croissance est rapide, ils résistent sans dommage aux maladies et parasites du chêne et se couvrent à l’automne de couleurs flamboyantes. Au passif, leur bois très apprécié n’a cependant pas la dureté et la résistance de celui des chênes indigènes.

Autres chênes que vous pourriez rencontrer (ou pas) dans la région :

  • Chêne tauzin ou Chêne des Pyrénées (Quercus pyrenaica) Petit chêne des haies vives, par ci par là…
  • Chêne chevelu (Quercus cerris) Méridional, çà et là en Bretagne (Cupule du gland couverte de gros poils grossiers et enchevétrés)
  • Chêne pubescent (Quercus pubescens) le meilleur chêne truffier dans le midi.
  • Chêne Kermès (Qercus coccifera) ou chêne des garrigues, un arbrisseau truffier du midi.
  • Chêne de Hongrie (Quercus frainetto) dans l’est ou en parc. Un des plus beaux chênes.
  • Chêne à gros fruits (Quercus macrocarpa) de l’est des U.S.A. et du Canada. Rare, (en collection).

Il y a plus de 400 espèces de chênes dans le vieux monde.

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Les Erables


Les érables (genre Acer) appartenaient à la famille des Aceraceae invalidée par la phylogénétique qui les a reclassés dans la vaste famille des Sapindaceae (aucun rapport avec les sapins), qui compte plus de 130 genres dont le Marronnier d’Inde (Aesculus hippocastanum), le Savonnier (Koelreuteria paniculata) et le Litchi (Litchi chinensis).
Les érables se reconnaissent à leurs fruits appelés samares, ou plus exactement disamares, composés de 2 graines largement ailées et soudées par deux.
A l’entrée de Kéravéon, une borne signale l’Erable plane ou Erable de Norvège (Acer platanoides). C’est un bel arbre du nord de l’Europe mais rares sont les sujets purs, car il s’hybride naturellement avec d’autres érables. On le reconnait à ces feuilles palmatilobées (lobes pointus) proches de celles du Platane (Photo 31).
A côté, nous remarquons un Erable sycomore (Acer pseudoplatanus) dont l’écorce rappelle un peu celle du Platane. Ses feuilles plus arrondies, sont dites pennatilobées (Photo 29). Il s’hybride aussi facilement, ce qui a pour résultat que les génotypes d’érables sont nombreux et variés à tel point qu’il est souvent délicat d’affirmer qu’il s’agit d’un Erable plane ou d’un Erable sycomore. Le plus souvent ils sont hybridés.

L’Erable champêtre (Acer campestre) est plus petit. Il rôde un peu partout au bord des chemins ruraux mais est aussi utilisé en ville pour son petit développement. Ses feuilles à peu près palmatifides, comportent de trois à 5 lobes et leur pétiole est franchement rougeâtre à rouge foncé. (Photo 30)

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Enfin, sachez qu’il existe plus de 150 espèces d’érables, toutes de l’hémisphère nord. Il est difficile de ne pas citer l’Erable à feuilles d’obier (Acer opalus) au feuillage d’automne jaune d’or, trop peu planté et les érables à écorces chamarrées que les collectionneurs apprécient beaucoup, tel que l’Erable du fleuve Amour (Acer tataricum syn. Acer ginnala) que nous avons observé à Kéravéon (emplacement 34). Quant à l’Erable à sucre du Canada (Acer saccharum), il est rare car il supporte mal les hivers européens trop doux. En revanche, l’érable argenté (Acer saccharrinum) à croissance rapide, est planté fréquemment en ville et en parc mais vieilli vite et mal.
Les Erables du Japon (Acer palmatum et Acer japonicum) sont appréciés en ornement et offrent une grande variété de feuillages tant par les couleurs que leurs dessin et leurs panachages. La quasi-totalité des espèces, de petites tailles (1 à 7 m en général) prennent de somptueuses couleurs d’automne (Photo 32). Leur culture exige des substrats au PH acide, humifères, profonds et frais. Ils craignent les sécheresses estivales et un ensoleillement excessif.

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Les sorbiers

Les sorbiers sont des arbres de la famille des Rosaceae, comme les rosiers, les aubépines, les cotonéasters et les pyracanthas, les pommiers, poiriers, pruniers et abricotiers, entre autres.
Michel nous a fait connaître aujourd’hui, l’Alisier des bois ou Sorbier torminal [Sorbus torminalis (L.) Crantz] C’est un grand arbre que l’on trouve ça et là dans toute l’Europe occidentale et autour du bassin méditerranéen notamment en forêt. Ses fruits sont appréciés des oiseaux comme la plupart des fruits de la famille des Rosaceae.

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Les SORBUS à feuilles simples (ou entières) sont appelés Alisiers comme l’Alisier des bois ou l’Alisier blanc (Sorbus aria) alors que ceux à feuilles composées sont appelés Sorbiers, tel le Sorbier des oiseleurs (Sorbus aucuparia) aux grappes de fruits rouges bien connus. L’Alisier de Fontainebleau Sorbus X tomentella ou Sorbus latifolia, est un hybride naturel fixé, entre l’Alisier des bois et l’Alisier blanc.

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Arbres domestiques


Le Pommier (Malus domestica) est le compagnon des armoricains et de beaucoup d’autres peuples dans le monde. (Photo 31). Pourvoyeur de vitamines et de boissons de fête, il est omniprésent dans les jardins et les vergers.
C’est bien le seul arbre qui ait des fruits auxquels on réserve un local et sa porte voutée dans les longères, la cidrerie. A l’égal du cheval, il a toujours fait en quelque sorte, partie de la famille.
Le Pommier, arbre indigène de la famille des Rosaceae (Sous-famille des pommoïdées) se décline aujourd’hui en d’innombrables variétés où chacun y trouve ce qu’il cherche. (Voir le site des Croqueurs de pomme).

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Il n’est pas nécessaire de la décrire tout le monde le reconnait …
Moins connu des citadins, le Châtaignier (Castanea sativa) est un ‘seigneur’ de la famille des Fagaceae. Sans doute aussi anciennement domestiqué par l’homme que le Pommier, il fournit depuis la nuit des temps une nourriture oléagineuse, énergétique et savoureuse, pour peu que l’acidité du sol permette sa culture.
Beaucoup de variétés sont cultivées pour les différents usages que l’on en fait. Plus sauvage que le pommier, il n’en est pas moins un arbre convivial qui savait et sait encore dans quelques coins du pays, offrir les soirs d’hiver ses fruits au feu de la cheminée et aux doigts des grand-mères pour le bonheur des petits.
Le châtaignier est reconnaissable à ses grandes feuilles alternes, dentées et cuspidées (Photo 32). Outre ses fruits aux multiples usages, l’arbre, longévif, fournit un bois dur, excellent bois d’oeuvre (charpente, parquet …) très résistant aux attaques de parasites et à l’humidité. Lorsque la charpente en châtaignier de la cathédrale de Chartres a brûlée dans un incendie en 1836, elle avait plus de 600 ans et était en parfait état.
L’Ardèche, les Cévennes et la Castagniccia (Corse) sont des régions dont une partie de l’économie repose encore sur la culture et l’exploitation du Châtaignier.

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Le Marronnier d’Inde (Aesculus hippocastanum), littéralement, châtaignier des chevaux est originaire de l’Asie Mineure. Il n’est pas le cousin du Châtaignier, ce n’est pas un genre de la famille des Fagaceae. Anciennement rangé dans la famille des Hippocastanaceae, il appartient maintenant à la famille des Sapindaceae, suite aux recherches en philogénie.

Ses grandes feuilles palmées, sa floraison blanche et ses fruits qui furent longtemps en ville, associés à la rentrée des classes, le rendent facilement identifiable (Photo 33). Ses marrons ne sont pas comestibles et leur ingestion en quantité est dangereuse, en revanche, ils sont utilisés en phytothérapie pour leur propriété veinotrope et on leur attribut de nombreuses vertus dans les croyances populaires, comme faire passer le lait des chattes …

Beaucoup employé en alignement dans les grandes villes et dans les cours d’école, c’est un arbre qu’il faut surveiller. Son bois est dur, lourd et cassant. Des pourritures internes difficilement décelables se développent souvent aux fourches charpentières par infiltration de l’eau de pluie, provoquant parfois d’imprévisibles bris de grosses branches. La famille du marronnier d’Inde compte, outre plusieurs espèces et variétés d’Aesculus à fleurs blanches d’origine asiatique, des genres voisins originaires d’Amérique du Nord dont les Paviers à fleurs blanches, jaunes ou rouges.

Le Pavier blanc (Aesculus parviflora) est un arbrisseau à port étalé, rare dans les parcs.

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Introduit en France et en Grande Bretagne en 1751 par le botaniste Chéron d’Incarville comme arbre d’ornement, l’Ailante (Ailanthus altissima) faussement appelé ‘Vernis du Japon’(2), s’est avéré un arbre pionnier des friches, des délaissés et des jardins. Ce bel arbre aux fleurs rougeâtres qui dégagent une odeur désagréable, a une croissance très rapide, une excellente résistance au sel et un port élégant. Il a été utilisé au XIXème siècle et il l’est à nouveau, en ville, comme arbre d’alignement. Sa durée de vie est très courte, guère plus de 50 ans mais sa survie est assurée par les drageons qu’il ne cesse de développer tout au long de sa vie.

Ses feuilles composées, imparipennées, atteignent près d’un mètre (Photo 34). Elles sont le lieu de ponte du bombyx de l’ailante (Grand papillon de nuit, introduit en France en 1855, dont le cocon fournit une soie de médiocre qualité). Il ne faut pas le confondre avec le Cédrelier de Chine (Cedrela sinensis) dont les feuilles quasiment semblables sont paripennées et dont les branches charpentières offrent un aspect serpentiforme très caractéristique. A voir en alignement à Paris dans le 13ème, boulevard Saint Marcel, avenue des Gobelins, etc.

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De l’Amérique à l’Australie


En fin de parcours, à l’angle sud-est de la grande prairie, un arbre se fait remarquer par son houppier entrain de virer au jaune d’or. C’est un Tulipier de Virginie (Liriodendron tulipifera). Originaire d’Amérique du Nord, il appartient à la famille primitive des Magnoliaceae déjà présente sur terre au Jurassique. L’apparition des Magnoliaceae, a marqué la tansition entre l’ére des gymnospermes (littéralement à graines nues) et l’ére des angiospermes (Plantes à fleurs et à graines protégées.

En grec, angiosperme signifie graine en récipient).
Ses feuilles tronquées (Photo 35) permettent de le distinguer facilement. C’est un très bel arbre, depuis longtemps planté en isolé dans les parcs de château. Aujourd’hui, il bénéficie à juste titre d’un engouement certain de la part des paysagistes. Son port naturel, majestueux, ses couleurs d’automne, sa floraison curieuse de grandes fleurs en tulipe panachées de vert et d’oranger et sa résistance à la pollution, en fait aussi un bel arbre pour les ronds-points, les mails et les alignements urbains.

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Je vous signale de très beaux et vieux tulipiers dans le parc botanique de Kerbihan à Hennebont.

Les fruits du tulipier rappelle un peu les fruits du Magnolia grandiflora, sorte de pomme sèche, dressée en bout de branche mais ici, il prend une forme fuselée bien visible sur la photo. Franchement déhiscent (3), chaque fruit libère à maturité des centaines de graines ailées. En cela, il se rapprocherait plus du fruit du Cèdre que de celui du Magnolia.

En Bretagne sud, bien plus commun est le Mimosa (Acacia dealbata). Appelée couramment Mimosa d’hiver ou Mimosa des fleuristes, c’est une des 1000 espèces d’acacias australiens. Elle a été importée sur la côte d’azur au 19ème siècle. De nombreux cultivars sont apparus depuis, aux fleurs plus grosses et plus nombreuses que sur l’espèce type (Photo 36). Son feuillage bipenné, vert-bleuté, finement découpé, suffit à le distinguer. Ses boutons floraux apparaissent dès l’été pour n’éclore qu’au mois de février suivant.
Sur le plan de la botanique, sachez que le Mimosa d’hiver est du genre Acacia mais qu’il existe un genre Mimosa, l’espèce la plus connue est une petite sensitive (Mimosa pudica), petite plante herbacée et piquante à fleurs en pompons roses. Son feuillage se contracte instantanément au moindre contact.

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Reconnaissance par les écorces

Au cours de notre périple de Kéravéon, nous avons rencontré deux arbres qui peuvent être identifiés par leurs écorces.

Le Bouleau verruqueux (Betula verrucosa) ou Bouleau commun a une écorce blanche qui se desquame et plus ou moins sillonnée de crevasses noirâtres (Photo37).
Certaines espèces et variétés de bouleaux ont une écorce presqu’entièrement blanche, telles que le Bouleau de l’Himalaya (Betula Utilis) et sa variété ‘Jacquemontii’ encore plus blanche. Leur feuillage étant également plus décoratif, il n’y a pas à hésiter sur le choix à faire si vous souhaitez un jour, planter un bouleau malgré le caractère allergogène de son pollen.

Le Sequoia ‘Redwood’ déjà décrit, peut ausssi être reconnu à son épaisse écorce rouge et spongieuse (voir ci-dessus page 6 et photo 38)

De nombreux autres arbres sont identifiables par leur écorce.
Les cerisiers ont des écorces rougeâtres, brillantes, striées de fines crevasses horizontales. Le ‘Firmania simplex’ a une écorce verte aux vermiculures verticales violacées et la plupart des Eucalyptus sont reconnaissables à leurs écorces aux multiples nuances de gris, de blanc, de brun, de vert, de bleu ou de rouge pour qui les connait un peu.

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Les peupliers, arbres du peuple chez les Romains


Enfin, deux espèces de peupliers (famille du saule : Salicaceae) se sont trouvées sur notre chemin.
Le Peuplier noir d’Italie (Populus nigra ‘Italica’) a été découvert à la fin du XVIème siècle en Lombardie et introduit en France en 1745 le long du canal de Briare. Depuis, il n’a cessé d’être multiplié en raison de son intérêt esthétique dans les paysages. (Photo 39) Curieusement, il n’existe qu’en forme mâle, sa multiplication ne peut être effectuée que par bouturage, la méthode la plus simple de la multiplication végétative. Sa croissance est rapide quand il est jeune, il vit 150 ans et drageonne énormément. Il culmine à 30m dans le meilleur des cas. Assez unique parmi les arbres colonnaires, l’INRA a développé une opération de sauvegarde en raison d’une maladie virale qui le menace depuis les années quatre-vingts. Parallèlement, l’utilisation du chêne pédonculé fastigié s’est développée comme arbre de remplacement ; sa croissance est beaucoup plus lente.

Le Peuplier tremble ou Tremble (Populus tremula) est un arbre commun en lisière de bois. Il aime la lumière. Ses feuilles sont rondes et irrégulièrement crénelées (Photo 40). Elles prennent une couleur jaune clair à l’automne. Son nom provient du tremblement et du bruissement de ses feuilles au moindre souffle d’air et dû à la souplesse de leurs pétioles mince et aplati.

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Le bois de peuplier a une grande importance économique. C’est un excellent bois de pâte à papier sous climat tempéré, il est beaucoup utilisé pour la fabrication des cageots et est apprécié par les menuisiers pour confectionner des panneaux de portes car c’est un bois qui ne se fend pas dans le temps. Mais le bois de peuplier, provient d’hybrides, qu’on appelle ‘Peupliers euraméricains’ (Populus X americana) à croissance extrêmement rapide ; supérieure à 2 mètres par an. Les peupleraies de rapport sont souvent implantées dans des terrains humides, marécageux, voire inondables peu propices à l’agriculture.

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Plantes et arbrisseaux de la randonnée


Laissant quelques instants les arbres, nous nous sommes attardés sur quelques autres végétaux tels que le Fusain d’Europe, le Fragon, le Tamier et la Garance voyageuse.
Le Fusain d’Europe (Euonymus europaea) de la famille des Celastraceae (photo 41), est un grand et bel arbrisseau plutôt grêle (peu touffu) dont la taille se situe entre 3 et 7 mètres. Toutes les parties de la plante sont toxiques, ce qui explique peut-être qu’il est beaucoup négligé par les horticulteurs. Indigène, on le trouve çà et là sur tout le continent en lisière des bois. Ses petites fleurs blanches (avril-mai) et ses fruits roses en forme de bonnet d’évêque (à l’automne) sont très décoratifs.
A la fin de l’automne, les pucerons noirs s’y reproduisent ce qui attire au printemps, les premières colonies de syrphes et les fourmis. C’est une plante myrmécochore et zoochore, c'est-à-dire que les fourmis jouent un rôle dans la dissémination de ses graines, de même que certains petits mammifères. Sa toxicité avérée semble écarter beaucoup de ravageurs.
Le Fragon ou Petit houx (Ruscus aculeatus L.) est un arbuste dioïque de la famille des Asparagaceae ou des Liliaceae en classification linnéenne traditionnelle (photo 44). Il croit à l’ombre des sous-bois. Ses feuilles sont des cladodes (4) tiges aplaties en forme de feuille terminées par une pointe acérée. Ses petites fleurs à 3 tépales (pétale et sépale confondus) apparaissent au centre des cladodes et donnent un petit fruit rouge sphérique. (voir photo ci-dessous) Ses rhizomes ont des vertus médicinales circulatoires connues. Ses jeunes tiges sont comestibles comme les asperges lorsqu’elles sortent du sol, mais ses fruits sont toxiques. Jadis, en Ile et Vilaine, on utilisait ses rameaux secs pour récurer les ustensiles de cuisine.

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Le Tamier appelé aussi Herbe aux femmes battues ou Raisin du diable [Dioscorea communis (L.) Caddick et Wilkin]. De son ancien genre Tamus, il a été reversé dans le genre Dioscorea. (Photo 43)
Plante dioïque (les fleurs mâles et femelles sont distinctes) et toxique, c’est une liane plutôt grêle dont les fruits rouges et sphériques restent en grappes sur les tiges longtemps après la sénescence (chute) des feuilles. Ils contiennent des cristaux d’oxalate qui provoquent de graves troubles digestifs en cas d’absorption.

La Garance voyageuse (Rubia peregrina L.) est une petite liane coriace aux tiges et aux feuilles dentées et accrochantes (photo 42). Ses tiges sont de section carrée et ses feuilles sont verticillées comme celle des Gaillets, proches cousins de la même famille des Rubiaceae. La Garance voyageuse a aussi une proche parente, le Garance des teinturiers (Rubia tinctorum). On extrayait des racines de cette dernière une teinture rouge (rouge garance) qui a longtemps servi à colorer en rouge les pantalons des soldats français, jusqu’à la première guerre mondiale.

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Cette randonnée est la dernière de l’année. La section ne manquera pas de reprendre contact avec vous dès le printemps prochain. Monique et Michel se feront une joie de vous faire découvrir des plantes que nous n’avons pas eu encore l’occasion d’observer les années passées. Merci à eux pour le travail de prospection qu’ils effectuent tout au long de l’année et les liens qu’ils ont noués avec les autorités scientifiques des plus hauts organismes régionaux dans le domaine de la botanique et de la préservation du patrimoine végétal. C’est la garantie d’un sérieux que nous essayons avec nos moyens de préserver. Il en est de même des photos publiées dans nos comptes rendus. Naturellement «médiocres » par le fait qu’elles sont beaucoup réduites pour être jointes aux e-mails, elles sont toutes originales et ne proviennent jamais du web. Quand elles sont de bonne qualité, le crédit photo appartient à Michel Rialain, qui a la bonté d’en laisser la libre utilisation au Foyer, les moins bonnes proviennent en général de la photothèque que je me suis confectionné au cours des randonnées. Cela assure notre pleine liberté.
Enfin, n’oubliez pas de consulter régulièrement le site WEB du foyer : www.foyerlaique-carnac.info , dont nous devons la maintenance à Eric et à l’équipe de FLC.com, merci à eux.
Merci enfin à notre Président Yvon Corlay et aux membres du Bureau pour l’intérêt qu’ils portent à notre section ‘Plantes & Nature’.
 

Nota : Presque tous les paragraphes du texte de ce compte-rendu sont des extraits du compte rendu de la randonnée du 26 octobre 2018, effectuée sur le même parcours du parc de Kéravéon.

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0) Les noms scientifiques latins ou latinisés sont en italique.

(1) Graphiose de l’orme : maladie cryptogamique d’origine asiatique, apparue en 1919 aux Pays Bas. Elle se propage par le scolyte de l’orme (coléoptère). Selon les archives, Les ormes avaient déjà été touchés par ce champignon entre le XVème et le XVIème siècle.

(2) Vernis du Japon : Le vrai Vernis du Japon est Toxicodendron vernicifluum.

(3) Déhiscent : se dit des fruits qui à maturité s’ouvre naturellement pour libérer les graines. Ant.: indéhiscent.

(4) Cladode : La cladode n’est pas la seule fausse feuille. Si elle est une tige aplatie en forme de feuille il existe aussi les phyllodes qui sont des pétioles hypertrophiés et aplatis. Beaucoup d’acacias ne portent pas de feuilles mais des phyllodes, tel qu’Acacia auriculiformis, une espèce très employée en Asie pour l’enrichissement des sols dégradés, avant plantation de bois nobles. Les épines sont également des feuilles transformées chez les plantes qui subissent chaleur intense et manque d’eau, comme les cactacées et les acacias africains ou pour la défense de la plante contre ses prédateurs.

(5) Les épines sont vascularisées. On ne peut pas les détacher de leur support sans abimer les tissus vivants (tiges en général). En revanche, les épines du rosier ou de la ronce ne sont pas des épines, ce sont des aiguillons. Ils ne sont pas vascularisés, ils se détachent très bien, sans laisser de cicatrice sur la tige. Les aiguillons ne sont que des excroissances d’origine épidermique et non des feuilles transformées.


Date de création : 21/11/2021 @ 08:25
Catégorie : Rétrospectives - Sorties Botaniques-Année 2021-2022

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